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Programmation cinéma & vidéo

Programmation 2006

Sommaire

22-23 février L'étirement du temps 11 mars Coupures 2 puce 23-24 novembre Hommage à Luc MOULLET



Logo du mois du documentaire

HOMMAGE À LUC MOULLET

CINÉMA LES VARIÉTÉS
37 rue Vincent Scotto
13001 Marseille

Tarif unique : 5 €

Renseignements / réservations : 04 91 53 27 82

Jeudi 23 & Vendredi 24 NOVEMBRE 2006 (En présence de Luc Moullet)

Avec Luc Moullet, pas de repères possibles, l'homme fait tout (écrit, produit et joue), faisant éclater les catégories (il passe du court au long-métrage avec aisance) et les genres (chez lui, les documentaires sont comme des fictions). Car l'ancien critique des Cahiers du cinéma est avant tout, comme il le dit lui-même, un « faiseur de films ».

JEUDI 23 NOVEMBRE à 20h00

GENÈSE D'UN REPAS

1978, documentaire, 16mm n&b (diffusé en vidéo), 117’

Prenez du thon en boîte et des bananes, remontez la filière de production, agitez bien les bananiers, observez les conditions de travail des dockers équatoriens, interrogez les ouvrières des conserveries du Sénégal et de Bretagne, comparez les salaires...Une recette visionnaire de notre belle mondialisation.

Genèse d'un repas

VENDREDI 24 NOVEMBRE

18h30

LES NAUFRAGÉS DE LA D17

2002, fiction, 35mm, 81’

avec : Patrick Bouchitey, Iliana Lolic, Sabine Haudepin, Jean-Christophe Bouvet, Mathieu Amalric,...
Pendant la guerre du Golfe, aux alentours du village de Majastres, sur l'inachevée D17, se croisent une joyeuse bande de doux dingues. 
Certains savent ce qu'ils veulent, même s'ils ne savent pas toujours ce qu'ils font là. Peu importe, tout ce beau monde finira dans les camisoles des gendarmes...

Les nauffragés de la D17

20h30

TERRES NOIRES

1961, documentaire, 35mm n&b, 19’

Deux villages perdus au fin fond des Alpes et des Pyrénées sont scrutés par le regard à la fois précis et humoristique de Luc Moullet.

Terres noires

L’EMPIRE DE MÉDOR

1986, documentaire, 16mm coul (diffusé en vidéo), 13’

Il existe une certaine catégorie de chiens victimes de l'anthropomorphisme malsain de leur maître, subissant, sans broncher, la bêtise de leur meilleur ami : l'Homme.

 

L'empire de médor

ESSAI D’OUVERTURE

1988, documentaire, 35mm coul, 15’

L'inventaire des différentes façons d'ouvrir une bouteille de Coca-Cola lorsque la capsule dévissable en aluminium résiste.

 

Essai d'ouverture

LA CABALE DES OURSINS

1991, documentaire, 16mm coul (diffusé en vidéo), 17’

Les « oursins » en question, ce sont les terrils, aberrations géographiques du Nord de la France dont Luc Moullet entreprend une visite guidée socio-pataphysique.

La cabale des oursins

TOUJOURS +

1994, documentaire, 35mm coul, 24’

Aujourd'hui les supermarchés se construisent sur l'emplacement des cinémas ou des églises. Évolution normale puisque le consumérisme est la religion du XXème siècle ; les supermarchés sont les cathédrales du futur. « Un documentaire accablant sur les conditions de travail et l'aliénation des caissières. » (Stéphane Bouquet, Cahiers du cinéma).

Toujours plus

Partenaires images en bibliothèques Ministère de la culture CNC Ministère des affaires étrangères Cinéma de recherche SCAM

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COUPURES 2

LE 11 MARS 2006 AUX BANCS PUBLICS, Ouverture des portes 17h30

La programmation COUPURES s'articule autour de films qui utilisent et détournent des images ou des clichés issus du cinéma de fiction ; elle interroge les rapports qu'entretiennent les artistes avec leur médium.

Affiche du programme Coupures 2

 

Projection permanente :
GAME OVER

(2004, 5'49, vidéo.) de YAN DUYVENDAK

Visage sans expression, mouvements mécaniques, Déplacements sans but, Yan Duyvendak s'incarne en un personnage de jeu vidéo. Figure hybride, à la frontière entre réel et virtuel, il parcourt les couloirs d'un abri anti-atomique, cherchant à ouvrir des portes qui ne s'ouvrent pas, ramassant des armes invisibles, dégainant face à un adversaire que l'on ne devine même pas. Si ce Sisyphe, perdu dans la solitude glacée d'un dédale sans fin, questionne jusqu'à la nausée les modèles dont il s'est inspiré, il nous renvoie également à l'absurde de nos existences, avec humour.

18h : LE CINÉMA IMAGINAIRE
Avec des films de Les Leveque, Brice Dellsperger, Tony Wu, Peter Tscherkassky...

20h : Rétrospective NICOLAS PROVOST

Nicolas Provost est né en Belgique en 1969. Il vit et travaille à Antwerp.
Son œuvre se situe à la frontière entre fiction et expérimentation ; elle balance entre le grotesque et le sublime, entre la beauté et la cruauté, et trace son chemin à travers ces dualités. Dans certaines vidéos, notre mémoire filmique est stimulée par de courts fragments de films classiques de Kurosawa, Resnais, Bergman ou Russ Meyer, mais l'artiste peut aussi bien faire appel à d'obscurs films de séries B, pour nourrir ses références. Il s'agit d'une réflexion sur la grammaire du cinéma, par la transformation du temps et de la forme et l'omniprésence du son : les accents changent de place, de nouvelles histoires apparaissent.

Bataille de Nicolas PROVOST
Image extraite de BATAILLE (DR)
I hate this town de Nicolas PROVOST
Image extraite de I HATE THIS TOWN (DR)
Madonna with child de Nicolas PROVOST
Image extraite de MADONNA WITH CHILD (DR)
Papillon d'amour de Nicolas PROVOST
Image extraite de PAPILLON D'AMOUR (DR)
Exoticore de Nicolas PROVOST
Image extraite de EXOTICORE (DR)

 

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L'ÉTIREMENT DU TEMPS

LES 22 ET 23 FÉVRIER 2006, AU GMEM, DANS LE CADRE DE L'INTRAMUROS

L'ÉTIREMENT DU TEMPS - Vision du Japon

 

MERCREDI 22 FÉVRIER À 19H00 :

MA : SPACE / TIME IN THE GARDEN OF RYOAN-JI

(Japon, 1989, 15') de Takahiko Iimura

Le film de Takahiko Iimura est une illustration visuelle et sonore du Ma, mot qui cristallise le concept japonais d'espace-temps. « La virtuosité des Japonais dans le maniement et l'organisation du "ma" est extraordinaire; elle provoque l'admiration, et parfois même la crainte des Européens. Cette virtuosité dans le traitement de l'espace peut être symbolisée par le jardin du monastère zen de Ryoanji (XVè siècle), près de Kyoto, l'ancienne capitale. Après avoir traversé le bâtiment principal aux sombres panneaux, et suivi un passage incurvé, le visiteur est soudain saisi par une vision dont la puissance est inoubliable : quinze pierres surgissant d'une mer de sable fin. La découverte du Ryoanji est une expérience affective de poids. Le visiteur est subjugué par l'ordre, la sérénité et la discipline qu'implique cette extrême simplicité ; l'homme et la nature semblent en quelque sorte métamorphosés et harmonisés.» (E. T. Hall, La Dimension cachée)
Le sable et la pierre sont des éléments primordiaux dans l'esthétique des jardins zen ; ils invitent à la concentration, à l'inverse des fleurs qui distraient l'âme du visiteur. à Ryoanji, les quinze rochers ne peuvent être vus en même temps ; la vision d'ensemble n'est possible que si l'on observe le jardin d'en haut, à une échelle qui l'englobe et le domine. Cette vision globale des choses est l'une des bases du zen.

AK

(France - Japon, 1985, 71') de Chris Marker

En 1984, Akira Kurosawa a investi les pentes du Mont Fuji pour tourner "Ran", transposition dans le moyen âge japonais du "King Lear" de Shakespeare. Chris Marker l'a suivi pour en tirer AK, entre journal de tournage et portrait. Posant un regard humble mais distancié sur les méthodes de celui qu'il compte parmi les plus grands cinéastes alors vivants, il en révèle la péremptoire maîtrise.

JEUDI 23 FÉVRIER à 19H00 :

LA JETÉE

(France, 1962, 28') de Chris Marker

Une catastrophe nucléaire a détruit toute vie humaine à la surface de la terre. Paris a été rayé de la carte, et seuls survivent quelques hommes dans les souterrains de Chaillot. Les « vainqueurs» de cette guerre nucléaire cherchent le moyen de sauver la race humaine. Pour cela, ils font des expériences sur les individus qu'ils ont faits prisonniers et essaient de les envoyer dans un autre temps. « Tel était le but des expériences : projeter dans le Temps des émissaires, appeler le passé et l'avenir au secours du présent.» (phrase extraite du texte de La Jetée).
La Jetée est une fable de science-fiction réalisée presque entièrement en images fixes, rythmée par la voix de Jean Négroni.

BORDER LAND

(Japon, 1999, 15') de Jun Miyazaki

Pour Jun Miyazaki, la caméra est une fenêtre ouverte sur un autre monde ; dans Border Land, il s'agit de la nuit, inversion imparfaite du jour, où les décors les plus banals peuvent prendre des allures de science-fiction : un paysage après La Jetée peut-être.
"Je suis caméraman et je cherche une proie dans une région éloignée ; pourtant elle se trouve juste à côté de nous, il s'agit du quotidien. C'est là que les choses se terminent et commencent sans cesse… J'ai toujours été impressionné, dès ma plus jeune enfance, par cet événement et par l'existence d'un tel lieu, le quotidien. Mon cœur bat au même rythme que l'espace qui m'entoure." (Jun Miyazaki)

DISTORTED MOVI SION

(Japon, 1998, 8') de Yo Ota

Né en 1953 à Tokyo, Yo Ota étudie les films expérimentaux avec Guy Fihman à l'université de Paris VIII, puis avec Peter Kubelka en Allemagne, de 1977 à 1987. Depuis 1988, il enseigne à l'université de Tokyo. Avec Ichiro Sueoka, il est à l'origine de la création d'un laboratoire alternatif qui a étiré à l'extrême les possibilités du support, en travaillant sur l'émulsion ou sur les variations provoquées par le refilmage.
Dans Distorted movi sion, ce n'est plus tant la matérialité de l'image que le façonnage du temps qui devient l'objet essentiel du film ; ici, Yo Ota donne l'illusion d'un temps qui est interne au film, laissant entrevoir par à-coups le défilement soudain incongru du temps réel. Dans cette optique, la discontinuité n'a pas lieu entre l'espace d'un plan et l'autre, mais entre une couche de temps et l'autre : elle crée une profondeur.

TOKYO

(Japon, 2004, 9') de Noemi Sjöberg

Diplômée de l'école d'Art d'Aix, Noemi Sjöberg réalise des vidéos qui sont autant de carnets de voyage (à Barcelone, New York, et en égypte), et dans lesquelles le traitement très subjectif du temps (ralenti extrêmes ou pauses de l'image, fixité des corps) rend effective la présence de la réalisatrice. De même le son, souvent en décalage, tisse des liens entre ce qui est montré de la ville et ce que l'on peut ressentir à sa découverte.
« Du béton, de long en large, pas après pas / Ni affirmation, ni négation, tout est gris / Chercher, donner et perdre la raison à des kilomètres de ses repères / Solitude, peurs et vertige prennent le dessus sur le quotidien / La terre bat, une secousse change ma réalité : la vie est là.» (Noemi Sjöberg)

RIYO

(France, 1999, 11') de Dominique Gonzalez Foerster

Au rythme de la marche, on suit un adolescent qui parle au téléphone, de l'autre côté de la rivière Kamo à Kyoto. Pourtant, sa voix et celle de son interlocutrice se trouvent à l'avant-plan, créant une rupture troublante qui contribue à rendre l'espace fictionnel. Confronté à la présence invisible des deux protagonistes, on s'aperçoit que le sujet du film est en fait le travelling lui-même : travelling imposé par la rivière, par le dialogue qui le délimite dans le temps.
Sur cette conversation extraite de son contexte spatial, c'est une tout autre ville qui s'installe : émotionnelle, transitoire, immature, ouverte, et le plan-séquence invite le spectateur au montage subjectif. Riyo effectue une mise en forme accomplie de la Fiction, avec les immanquables trous noirs dont s'accompagne sa trajectoire, qui nous aspirent toujours au-delà d'elle, et bizarrement, vers elle encore.

 

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